Nous sommes le vendredi 25 juillet et c'est mon dernier jour au Burkina Faso. Je n’arrive pas à croire que les trois semaines se soient déjà écoulées. Je me revois encore arriver à Mougounssi, rencontrer les habitants, travailler avec eux sur le chantier pour la construction de la salle de classe, du logement enseignant et des latrines, sans oublier les visites à Koudougou, à Sabou et dans le sud du pays… C’est passé tellement vite !
Je me suis levée à sept heures ce matin là. Je commence par prendre une douche qui me fait beaucoup de bien, me tirant du sommeil. Puis vient l’heure du petit déjeuner. Pain, beurre et confiture étaient au rendez-vous, grand luxe ! Le chocolat chaud manque à l’appel, tant pis, ce sera donc un Dafani – un jus de fruit local – à la mangue que je partagerai avec Gaëtan et Cassandra.
Nous décidons de passer la matinée à l’ATB – l’atelier de théâtre burkinabé – là où nous avons dormi. Nous y avons rencontré Issa, un jeune burkinabé qui vendait des produits artisanaux (bronzes, bracelets, coupe papiers, boucles d'oreilles etc). J’en ai donc profité pour faire mes ultimes achats.
Ensuite, nous sommes restés dans la chambre avec Karim et Kizito. Quelques tranches de rigolades ont égayé notre matinée, sans oublier les longues discussions sur tous les sujets accompagnés par divers bras de fer.
Aux environs de midi, nous partons manger dans un maquis. Et pour ne pas changer nos habitudes, nous avons le droit à du riz et sa sauce tomate. J’ai remarqué ce jour-là que nous étions servis assez rapidement ! Ça change, pour une fois. Car on ne peut pas dire que les Burkinabés soient les rois de la ponctualité et de la rapidité. D’ailleurs, ce côté « cool » et « tranquille » me manquera puisqu’une fois notre retour en France, nous serons à nouveau confrontés au stress et au tumulte. Voilà, une des grandes différences entre l'Afrique et l'Europe : la sérénité et la gestion du temps.
Le repas achevé, nous nous rendons aux « Jardins de l’Amitié » étant donné que certains d’entre nous souhaitaient faire quelques emplettes avant de partir. Pour ma part, je reste avec Anobla, Cassandra, Gaëtan, Karim, Abdoulaye et Kizito : notre équipe de choc ! L’après-midi se transforme en séance photos et rigolades et pour être honnête, c’est l’un des meilleurs après-midis que j’ai passé au Burkina Faso. Probablement parce que c’était le dernier et qu’il fallait en profiter encore plus.
Avant de rentrer à l’ATB, nous allons faire un tour au parc de Ouagadougou. Une belle balade en perspective. Un moment très agréable. J’ai même été assez surprise de voir que des crocodiles sauvages se promenaient en pleine nature. Pour preuve, l'un d’entre eux traînait au beau milieu du chemin et c’est assez déroutant puisque ces crocodiles ne sont pas dressés comme ceux de Sabou ; ils sont donc incontrôlables. Quand on pense que chez nous, en France, nous croisons seulement des écureuils dans nos parcs… Notre guide de Bobo dirait : « C’est ça l’Afrique, rien n’est normal », et il a raison. C'est également cette partie du voyage que j'ai le plus apprécié : le dépaysement total !
En fin de journée, nous regagnons tranquillement l’ATB. Nous terminons de ranger nos affaires et bouclons nos valises. Là, je me rends compte qu’il faudra mettre un point final à mon séjour dans quelques instants. Nous chargeons le minibus et nous allons au maquis « Le P'tit Bazar » où nous avons eu la chance de rencontrer le maire de Poa, ainsi qu’un de ses conseillers présents à Ouagadougou. Nous avons pu échanger quelques mots à propos du séjour, mais surtout à propos du chantier à Mougounssi.
A l’aéroport, je ne pensais pas être aussi touchée. Pas envie de partir et de quitter les personnes avec qui nous avons vécu de très beaux moments. Je ne garde que de bons souvenirs, malgré quelques moments compliqués. Ce voyage m'aura enrichi. Les « au revoir » furent teintés d’émotion pour chacun d’entre nous. Mais je sais que ce ne sont que de simples « au revoir » et je suis persuadée que je les reverrai très vite pour de nouvelles aventures au Burkina Faso !