"L'Afrique ça ne s'explique pas, ça se vit".
Tout est dit. C'est pourquoi il va m'être compliqué voire impossible de rendre compte de ce voyage au Burkina Faso dans son exactitude et sa profondeur. Les mots ne pourront retransmettre les sensations et le vécu dans leur dimension la plus totale, cependant ils vous permettront d'imaginer, de vous faire une idée et peut-être de vous donner envie de vous approprier cette expérience dans un futur plus ou moins proche.
Le Burkina Faso, c'est tout d'abord un rythme de vie à prendre, moins regardant sur le temps en soi mais sur la vie et ses surprises.
Une notion du temps plus souple toutefois remise en cause de 8h à 12h, durant nos matinées de chantier. D'autant plus que cette année, en plus d'une salle de classe, nous devions aussi construire un logement enseignant et creuser des latrines de deux mètres de profondeur, sur deux mètres de largeur, soit 8m² de terre à piocher (Français VS Burkinabés = nous ne faisions pas le poids).
Le Burkina Faso c'est savoir s'adapter et garder son calme face aux imprévus. Les crevaisons au milieu de la brousse et les tempêtes de pluie détruisant des briques fraîchement démoulées font partie du quotidien.
Le Burkina Faso c'est donc aussi savoir supporter la chaleur étouffante et accablante même en gilet après l'arrivée des moustiques à la nuit tombée.
Le Burkina Faso c'est ne plus avoir peur des insectes. Les blattes et les mouches dans les latrines deviennent nos amies. On apprend à se défaire d'un scorpion à coup de pelle et on tente d'éloigner les buveurs de sang en s'aspergeant d'anti-moustique.
Le Burkina Faso c'est aussi faire le plein de bonne humeur et de joie avec des burkinabés toujours souriants, quoiqu'il en soit.
Le Burkina Faso c'est aimer danser et ambiancer les maquis et les bals poussières du village aux sons du coupé décalé.
Le Burkina Faso c'est savoir négocier au marché face à une armée de vendeurs aguerris prêts à tout pour qu'on leur achète quelque chose (cf. marché de Ouaga pour ceux qui connaissent...)
Le Burkina Faso avec les Amis de Poa, c'est manger local. Le riz devient donc l'aliment de base. La confiture de goyave, de papaye et même d'orange-carotte illuminent nos petits-déjeuners et les allocos ravissent nos papilles.
C'est vivre en groupe, presque en famille, avec des règles de vie.
C'est s'entasser dans le mini bus au rythme des bas-fond, des trous et des dos d'âne.
C'est se doucher dans les latrines et finir par aimer ça tellement le bonheur de se laver est grand.
C'est se poser sur une natte, regarder les étoiles en mangeant des arachides avec Karim, Kizitho et Abdoulaye.
Kizitho, Amélie, Abdoulaye, Cassandra, Gaëtan, Anobla, Thomas |
Le Burkina Faso c'est encore beaucoup de choses, des choses que je n'ai pas mentionnées, d'autres choses qu'il me tarde de découvrir lors d'un prochain voyage, des choses que j'espère vous aussi vous aimeriez voir par vous-même.
Une chose est sûre, je retournerai au pays des hommes intègres.